ALESUND

DIMANCHE 13 MARS 2016

Dès la sortie du fjord de Bergen, la nuit a été un peu agitée... Tout le charme de la vieille marine !

Maloy, escale en tout début de matinée

 

Le Phare de Flavaer

Torvik, un port à la campagne

Supply-ships au bout du quai de Torvik

La grande escale du jour est Ålesund. Cette ville doit sa notoriété à l'architecture des immeubles qui est unique en Norvège. La ville est dominée par le mont Aksla accessible au bout de 418 marches. C'est l'exercice du jour.



Une nouvelle fois, la croisière rencontre l'Histoire et pour nous c'est (peut-être) un retour vers nos origines : Ålesund serait la patrie du chef viking Rollon (Hrolf en norvégien), qui est devenu le premier duc de Normandie en 911. Et au pied du mont Aksla, une statue nous rappelle quelque chose. 

L'original et la copie : à gauche la statue en pierre de Rollon érigée en 1863 à Rouen.
A droite, la réplique en bronze, offerte à la ville de Ålesund en 1911 par la ville de Rouen,
à l'occasion du millénaire du duché de Normandie

Alors que nous partons à l'ascension du mont Aksla, nous voyons notre bateau nous abandonner à Ålesund et se diriger vers un autre fjord, dans un chantier naval proche, afin de récupérer sa grue qui y était en réparation ou en maintenance depuis deux rotations.

Vu du haut de l'Askla,
 le Lofoten se dirige vers le chantier naval de Fiskarstranda

Ålesund, vue du sommet du mont Askla

 

Immeuble "Art Nouveau" symbole de Alesund



C'est dimanche, tout est fermé. La pluie menace… Et c'est en bus que nous rejoignons le chantier naval afin de rembarquer. Une diversion qui aurait eu le mérite de nous faire voir un aspect différent de la région. C'était sans compter sur la pluie battante durant tout le trajet. Nous n'avons rien vu !

Le Lofoten a récupéré sa grue au chantier naval

 

Aparté post voyage, qui à priori n'a rien à voir avec l'escale d'Ålesund, et pourtant ! Depuis 1914, la cathédrale de Rouen disposait d'un carillon d'une trentaine de cloches. Réduit au silence durant la dernière guerre mondiale, cet ouvrage fut gravement endommagé lors des bombardements de 1944. Remis en état et augmenté de vingt cloches supplémentaires, il résonna de nouveau de 1956 à 1990. Après tant d'années, en 2015 la reconstruction du carillon s'imposait. Toutes les cloches (sauf la plus grosse, la Jeanne d'Arc, 16 tonnes !) ont été transportées dans la région d'Annecy, chez le fondeur qui les avait fait naître, pour une sérieuse restauration.   Les cloches restaurées parmi les plus petites Soixante-trois anciennes et nouvelles cloches sont revenues à Rouen fin mars 2016. D'abord exposées dans la nef de la cathédrale, elles ont été baptisées et seront de nouveau hissées dans la tour Saint-Romain en Mai prochain. Aucun rapport avec la Norvège, direz-vous ! Eh bien, oui !   Juxtaposition viking : les cloches Rollon et Olaf L'une de ces cloches porte le nom de Rollon, ce chef viking natif d'Ålesund qui devint le premier duc de Normandie en 911, après le traité de Saint-Clair sur Epte. Les historiens ne sont pas certains de la date de sa mort… 925 ou 933 ! Au cours de son règne mouvementé sur la Normandie, il pratique une conversion de circonstance au catholicisme, ce qui lui vaut d'être inhumé dans la Cathédrale de Rouen, où l'on peut voir son gisant non loin du chœur. Plus inattendu, une autre cloche porte le nom de Olaf. Olav était aussi un valeureux viking qui à participé à quelques expéditions vers la Normandie. Lui aussi a été touché par la grâce divine, s'est converti et a été baptisé dans la cathédrale de Rouen en 1015, avant de retourner en Norvège avec le titre d'évêque. Il construit une église à Nidaros (Trondheim), puis se fait élire roi de Norvège en 1017. Mais son règne suscite des rancœurs dans le pays et il est assassiné en 1029. Après sa mort, les miracles qui lui sont attribués à Nidaros lui vaudront d'être canonisé et de devenir Saint-Olav. Ainsi, il n'y a pas de hasard et la petite histoire de la Normandie rejoint la grande histoire de Norvège ! Dans la cathédrale de Rouen : le gisant de Rollon (Hrolf en norvégien, Rollo en latin) DEbout ou gisant, dans la statuaire rouennaise, Rollon est toujours amputé du pied gauche !